Au revoir Dakar et bom dia Vitória

Après un magnifique couché de soleil sur la ville, on part de Dakar le 4 mars dans la nuit comme prévu. On se réveille donc au milieu de l'Océan, la vie à bord reprend.

Le ''Deck 13'' a été dégagé de toutes les voitures qui l'encombraient durant l’escale en Afrique, on a donc tout l'espace qu'on veut pour profiter du soleil. On accroche le hamac, on sort les maillots de bains, la crème solaire, les chapeaux et les boissons. C'est presque parfait ! Matt est à fond dans son espagnol pendant qu'Aline fait la sieste et admire le sillage du bateau. Chaque jour se termine par un magnifique couché de soleil.

Le soir, on se rend souvent dans le poste de commandement pour savoir où on en est et pour discuter avec notre ami le second. Un soir, il nous fixe un rendez-vous ''secret'' le lendemain matin à 5h pour nous approvisionner en matériel de premier secours qu'il pique dans l'infirmerie étant donné qu'ils ne s'en servent jamais.

Le lendemain nos journées ''presque parfaites'' se transforment en journées parfaites avec l’arrivée de la piscine ! Youhou ! Le capitaine supervise l’installation et dès qu'elle se termine on saute dedans. L'eau est fraîche et salée, directement pompée de l'Océan.

Samedi 7 mars à 12h20 précise nous passons la latitude 00°00'000'' de l’Équateur. Pour fêter ça, Mattias dit adieu à sa barbe pour laisser place à un bouc que lui à inspiré son grand-père. Le premier passage de l’Équateur en mer n'est pas quelque chose d'insignifiant chez les marins, c'est un baptême de la mer. Pour nous préparer à ce dernier, on nous invite à partager un pot de caïpirinha avec quelques marins à l’abri du regard du capitaine, l'alcool étant interdit à l'équipage. A l'occasion du baptême, le Dieu Neptune fait le déplacement. Après quelques serments devant lui et le capitaine, on nous barbouille d'une mixture composée d’œuf pourri, oignon, vinaigre, ail, soja, etc. On fait parti des leurs ! On reçoit notre certificat avec notre surnom de marin, SPS pour Aline ''Sympathique petite Suissesse'' et HH pour Mattias ''Helvetic Hulk''. L'heure est à la fête, les Philippins se mettent au grill, le ciel est magnifique, on mange à la table du capitaine et le repas se termine par un match de baby foot Suisse-Italie.

Dimanche, c'est le « drill ». Le bateau va simuler toutes les urgences possibles et tout l'équipage doit s'entraîner comme si ça se passait pour de vrai. L'alarme se déclenche, c'est parti ! On enfile nos gilets de sauvetage et on embarque nos combinaisons de survie, direction le pont supérieur ! Tout le monde est à son poste, ça commence par l'appel pour s'assurer que tout le monde a évacué sur le pont. L'alarme incendie retentit, on teste les lances et les combinaisons à incendie, on simule même un blessé. L'incendie n'a pas pu être maîtrisé, on nous ordonne d'abandonner le navire. On se dirige vers les canots de sauvetage. À l'intérieur, on nous montre tout ce qu'ils contiennent : kit de premiers secours, fumigènes, fusées de détresses, nourritures et boissons pour environ 4 jours sachant que la capacité d'un canot est de 46 personnes. Aline s'assure du bon fonctionnement du moteur et de la direction, elle est prête à sauver tout le monde. Une fois l'exercice terminé pour nous, le capitaine donne son feed-back de l'exercice à l'équipage.

Le jour avant l'arrivée à Vitoria le capitaine nous annonce que le pilote ne sera que disponible le lendemain à midi et que le bateau arrivera avant. Il faut donc soit qu'on attende demain dans le port soit qu'on se laisse dériver pendant deux ou trois heures aujourd'hui. Le capitaine opte pour la seconde option car c'est plus tranquille pour eux étant donné qu'il y a bien moi de ''trafic'' au milieu de l'Océan qu'à l'entrée d'un port. Un marin profite du fait que le bateau soit arrêté pour nous faire une visite guidée des entrailles du Grande Francia. C'est donc tout content qu'on se dirige vers l'ascenseur direction le pont n°6. On slalom entre les centaines de voitures et en plus de toutes les sangles à éviter le plafond est à 1m71(pour juste laisser la place à une voiture) il faut donc faire très attention. On débouche enfin sur l'avant du bateau. On visite ensuite l'immense pont inférieur où sont entassés les centaines de conteneurs, on a même le droit à une visite de la grue ! Ensuite on descend pour arriver à l'étage des ancres (qui pèsent 7 tonnes chacune) et des nombreux cordages. Finalement on descend juste en dessus de la coque, sous le niveau de la mer, où il y a encore quelques dizaines de conteneurs et autres matériels qui sont entreposés. En somme, on aura visité le bateau de long en large et de haut en bas en passant par tous les petits passages possibles et imaginables, c'était super intéressant. On a bien compris que ça demande une sacrée organisation pour placer toutes ces voitures, camions (de pompier), moissonneuse batteuse, silo à grains, conteneurs de toutes sortes et jaunasse ! A la fin, le capitaine nous fait savoir qu'en 50ans de carrière il n'a jamais laissé des passagers visiter ces parties là du bateau, quelle chance on a !

Le soleil de l’Équateur nous a doré et a abîmé les cheveux d'Aline, Marie-Ange se fait un plaisir de prendre soin d'eux et de sa peau.

Les couchés de soleil au milieu de l'Océan sont chaque jours plus impressionnants. On a pris l'habitude de sortir le backgammon et les bières en fin de journée en attendant d'en avoir plein la vue.

Le mercredi 11 mars, vers 9h, on aperçoit les côtes brésilienne, le drapeau est hissé. Malheureusement on nous annonce que le pilote ne sera pas la avant 13h, on est donc forcé de jeter l'ancre au large de Vitoria. Finalement c'est à 16h qu'on le voit arriver, on se demande donc si on va pouvoir visiter Vitória. On nous annonce que cela dépendra de quel coté du fleuve on sera amarré. L'entrée dans le port est exceptionnelle, on sera malheureusement amarré du mauvais côté, de plus le départ est prévu pour le lendemain 7h, on ne verra Vitória que depuis notre bateau.

On part finalement à 13h sans avoir mis un pied à terre... Mais c'est de bonne augure pour notre arrivée à Rio qui est alors prévue à 5h30, pile poil pour le levé du soleil. C'est donc à 5h ce matin que notre réveil sonne et pour une fois on est à l'heure. On aperçoit le ''pain de sucre'' et le ''Corcovado'' dans la lueur matinale. Le soleil se lève gentiment de l'autre côté de la rive, c'est à couper le souffle. On s’apprête à prendre le taxi direction le centre ville, retour prévu sur le bateau à 21h ce soir.

#vitoria #brésil #grimaldi #grandefrancia